38 mois de travail sans salaire au P-DDRCS Nord-Kivu: les agents et cadres réclament leurs droits

Les agents et cadres du P-DDRCS sont descendus dans la rue pour une marche pacifique. Ils ne marchaient pas contre l’État.Ils marchaient pour survivre dignement.

Depuis 38 mois, ces hommes et ces femmes travaillent sans salaire. 38 mois sans primes, sans avantages sociaux, sans frais de fonctionnement.
38 mois à servir la paix, pendant que leurs propres familles s’enfoncent lentement dans la précarité.

À Beni, Lubero et Masisi, ils ont joué un rôle essentiel dans le désarmement, la démobilisation et la stabilisation de l’Est de la République démocratique du Congo. Aujourd’hui, ceux qui ont contribué à ramener le calme demandent simplement à être pris en charge.

La colère est contenue, mais la douleur est profonde.
Depuis trois mois de grève, des lettres ont été adressées aux autorités, des appels ont été lancés. En retour, les agents dénoncent le silence, le mépris et l’indifférence.

« Le salaire n’est pas une faveur, c’est un droit », rappellent-ils. Priver un travailleur de son salaire pendant plus de trois ans, c’est fragiliser des familles entières, briser l’avenir des enfants et éteindre l’espoir.

Réagissant à cette mobilisation, le maire de la ville de Beni a reconnu que la Coordination nationale est informée et a promis d’intervenir au retour du gouverneur de province.
Mais pendant que les réunions s’annoncent, la précarité s’installe. La maladie n’attend pas les procès-verbaux.
La dignité humaine encore moins.

Les agents du P-DDRCS formulent une revendication claire et légitime :
être payés, être respectés, être reconnus comme des acteurs essentiels de la paix.

Ils attendent une solution urgente avant le 15 décembre 2025 et espèrent une implication effective des plus hautes autorités du pays.

Ce jour à Beni, cette marche n’était pas un acte de défiance.
C’était un appel à la responsabilité, un message de dignité et de douleur que tout Congolais devrait entendre.

Simon Du Ciel OMARI

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